15 novembre 2022

Anna B. SZABO – Soutenance de thèse

"Etude translationnelle du lien entre la maladie d'Alzheimer, le sommeil et l'épilepsie - prévalence, facteurs sous-jacents et conséquences sur la consolidation mnésique"

Soutenance en anglais

Lien Zoom : https://univ-tlse3-fr.zoom.us/j/92029196377?pwd=aGY4aTRDV2lSYUw3MFp6cmM4amZWZz09

Equipe : REMEMBER

Encadrement : Lionel DAHAN (CRCA-CBI) / Luc VALTON (CerCo)

Jury :

  • Pr. Marc Dhenain, Rapporteur, Université Paris-Saclay, Fontenay-aux-Roses
  • Dr. Pierre-Pascal Lenck-Santini, Rapporteur, Aix-Marseille Université, Marseille
  • Dr. Laure Peter-Derex, Rapporteure, Université Claude Bernard Lyon 1, Lyon
  • Pr. Marie Sarazin, Examinatrice, Sorbonne Université, Paris
  • Pr. Maria-Eugénia Soto-Martin, Examinatrice, Université Paul Sabatier, Toulouse
  • Pr. Agnès Trebuchon-Da Fonseca, Examinatrice, Aix-Marseille Université, Marseille
  • Dr. Lionel Dahan, Supervisor, Université Paul Sabatier, CRCA-CBI, Team REMEMBER, Toulouse
  • Dr. Luc Valton, Supervisor, CHU de Toulouse, Université Paul Sabatier, CerCo, Team DYNAMO, Toulouse

Résumé :

Des recherches sur des modèles murins de la maladie d’Alzheimer (MA) ont montré que le déséquilibre entre excitation et inhibition cérébrales provoque des activités épileptiques qui pourraient jouer un rôle dans la physiopathologie de cette maladie. Des études cliniques ont depuis montré que des activités épileptiques peuvent également être présentes jusqu’à chez 50% des patients atteints de MA, mais qu’elles peuvent passer inaperçues en raison de leur nature silencieuse et de leur survenue essentiellement nocturne. Ce travail de thèse visait à mieux comprendre les intrications entre la MA, l’épilepsie, le sommeil et la mémoire via une approche translationnelle.

La première partie de ce travail correspondait à une étude préclinique dans laquelle j’ai cherché à caractériser (I) ces activités épileptiques au cours du cycle veille-sommeil chez la souris Tg2576 (modèle de la MA) tout au long de la vie et (II) ses mécanismes sous-jacents. Les résultats suggèrent une forte prédominance des activités épileptiques pendant le sommeil, et particulièrement pendant le sommeil paradoxal (SP). De plus, ces activités épileptiques surviennent sur la phase du rythme thêta du SP où les cellules pyramidales ont le plus de probabilité de déclencher des potentiels d’action. Finalement, ces activités épileptiques semblent être atténuées par la noradrénaline via les récepteurs de type α1-AR pendant l’éveil et en partie pendant le sommeil lent, et seraient démasquées durant le SP quand les cellules noradrénergiques cessent leur activité. Étant donné l’atteinte précoce des neurones noradrénergiques chez les patients atteints de MA, cela pourrait avoir des implications cliniques.

Dans la deuxième partie, les objectifs étaient de (I) caractériser la prévalence et la distribution des activités épileptiques au cours des différents stades du sommeil chez 30 patients atteints de la MA (précoces, et sans épilepsie), en comparaison avec une population de contrôles appariés et de (II) comprendre leur impact sur le déclin cognitif et sur la consolidation mnésique. A cette fin les participants ont subi un examen vidéo-EEG avec détection des activités épileptiques et polysomnographie, et un examen neuropsychologique, avec des tests de mémoire réalisés à la fois avant et après la nuit de sommeil. Ces mesures ont été complétées par une IRM cérébrale, des analyses génétiques, et une évaluation des facteurs liés au mode de vie. Les résultats préliminaires avec 25 participants par groupe montrent un risque de survenue des activités épileptiques 5 fois plus élevé chez les patients. Contrairement aux souris Tg2576, les patients présentent des activités épileptiques surtout pendant le sommeil lent. De plus, la proportion de sommeil superficiel chez les patients est augmentée au détriment du sommeil profond. Par ailleurs, la prévalence du syndrome d’apnée du sommeil est étonnamment élevée dans notre échantillon : 52% chez les participants contrôles, et encore plus (60%) chez les patients. Bien que la taille de notre échantillon soit actuellement insuffisante pour tirer des conclusions définitives de nos résultats préliminaires, ceux-ci suggèrent un impact composite de la quantité du sommeil, des anomalies respiratoires, des AEs et de la MA elle-même sur les déficits de la consolidation mnésique en particulier en mémoire épisodique. Il est ainsi proposé que la recherche et le traitement des activités épileptiques et des apnées du sommeil ainsi que l’amélioration de la qualité du sommeil pourrait ralentir le déclin des fonctions mnésiques chez les patients atteints de la MA.

15 novembre 2022, 13h4517h00
CerCo - Salle de conférence
CHU de Purpan, Place du Docteur Baylac, Pavillon Baudot